Et pourquoi les funérailles ne seraient pas aussi évaluées en terme de développement durable ? La question revient régulièrement mais peu d’études abordent cette question. Alors que la crémation tend à se développer de plus en plus(en 10 ans on est passé de 35 à 43%) le choix création VS inhumation peut aussi se faire sous cet angle.
Ce qui apparait évident à tout un chacun : les premiers impacts écologiques négatifs de la crémation sont les polluants rejetés dans l’atmosphère. La combustion du cercueil et du corps provoque de nombreuses poussières et émanations toxiques(oxydes de souffre, monoxyde de carbone et autres dioxyne…). Une première étude rapportée par l’Association d’Information Funéraire (AFIF) en 2014 estimait à 150Kg l’émission de gaz à effet de serre à mettre en rapport avec l’estimation de 39 Kg pour l’inhumation. D’où sans doute le la mauvaise image en terme d’impact environnemental de la crémation. Ces chiffres ont-ils évolués ?

Quels sont les paramètres à prendre en compte pour étudier les impacts de ces 2 types de funérailles ?
Les postes impactants pour la crémation :
- Le cercueil (Matière première et fabrication + Transport)
- Transport du défunt
- La crémation (Energie + Métaux + Polluants)
- L’urne funéraire (Fabrication + Matière première + transport et stockage)
- Le transport de l’urne après crémation (Columbarium caveau, cavurne, autre)
Le résultat brut (moyenné) : 200Kg d’équivalent CO2*
Les postes impactants pour l’inhumation :
- Le cercueil (Matière première et fabrication + Transport)
- Transport du défunt
- Gestion du cimetière (entretien)
- La fin de concession (Ossuaire ou crémation)
Le résultat brut (moyenné) : 800Kg d’équivalent CO2*
- selon une étude Durapole / Verteego d’octobre 2017.
Autrement dit, l’inhumation représenterait 4 fois plus d’équivalent CO2 que la crémation.
Si maintenant nous intégrons un paramètre important que nous n’avons pas pris en compte ans le calcul précédent: le mode de sépulture. En effet, suivant que l’inhumation se fait en pleine-terre, avec ou sans monument ou dans un caveau, les chiffres différent un peu :
En pleine-terre l’équivalent CO2 descend à 180Kg mais fait un bond jusqu’à 1200 Kg pour un caveau.

Comment optimiser cet impact inévitable ?
La réduction de l’impact écologique des funéraille passe obligatoirement par une réduction de des impact à toutes les étapes qui peuvent être améliorés sans perturber le rite en lui même :
- La fabrication des cercueils (matières premières bois/vernis…)
- Les transports (Cercueil, Monument funéraire)
- Les énergies pour la crémation (Bois, Gaz, Mixte)
- Les performances des équipements (Basse consommation, filtrage des émanations)
- La gestion des espaces (Espaces vert ou bétonnés dans les cimetières, entretien, réutilisation des caveaux)
Urnes funéraires ou cercueil inhumé à l’étranger
Évidemment la France n’est pas le seul pays à se poser les bonnes questions. Restons francophones avec cet article très fouillé sur le sujet. Le nouveau continent connait lui aussi cet engouement pour la crémation, urne vs cercueil, mais pouvons-nous “mourir écolo” ?
La presse CA.
Conclusion
Ces études ont bien mis en évidence le plus faible impact de la crémation, sauf cas spécifique d’inhumation). Mais surtout le fait l’ensemble du processus peut et doit être optimisé, soit par des choix stratégiques des professionnels, soit par des exigences de leurs clients. Il est donc important que les familles soient informées sur tous ces critères afin de faire des choix éclairés.