Les lacrymatoires : un petit mystère de l’Antiquité

Avez-vous déjà entendu parler des lacrymatoires (ou lacrymogène)? Ces petits objets souvent fabriqués en terre cuite ou en verre mesurent en moyenne une quinzaine de centimètres de hauteur. Ils ont toujours suscité la curiosité des archéologues et des historiens. en effet, les lacrymatoires, qui étaient régulièrement placés dans les tombes grecques et romaines, sont encore entourés de mystère.

À l’heure actuelle, ils sont également désignés sous le nom de bouteilles à larmes, bouteilles à larmes, bouteilles récupérées, ou même attrape-larmes. Outre leur apparence agréable, ils peuvent également étonner sur le plan pratique, mais qu’en est-il réellement?

Qu’est-ce qu’un lacrymatoire ?

Le lacrymatoire, du latin lacrima qui signifie “larme”, est un petit récipient de forme allongée, souvent comparé à une ampoule. Pendant longtemps, on a cru qu’il servait à recueillir les larmes des proches du défunt lors des funérailles. Cette croyance a donné naissance à son nom.

Une autre explication

Cependant, les recherches archéologiques ont permis de nuancer cette hypothèse car la plupart des lacrymatoires ont été retrouvés vides ou contenant des résidus d’huiles parfumées. Les archéologues en ont donc déduit que ces petits flacons servaient plutôt à contenir des onguents ou des parfums utilisés lors des rites funéraires. Sans doute versait-on ces substances sur le bûcher funéraire pour parfumer la fumée et rendre hommage au défunt.

Pourquoi autant de lacrymatoires ?

La présence de lacrymatoires dans de si nombreuses tombes témoigne de l’importance accordée aux rites funéraires dans l’Antiquité. Ces petits objets étaient souvent fabriqués en série et étaient donc relativement bon marché et ainsi accessibles à un large public, ce qui explique qu’ils étaient largement utilisés dans tout l’Empire romain.

Un objet chargé d’histoire

Les lacrymatoires sont bien plus qu’un simple récipient. Ils sont le témoignage d’une pratique funéraire complexe et symbolique. Ils nous renseignent sur les croyances et les coutumes des populations de l’Antiquité. Aujourd’hui, ces petits objets fascinent toujours autant les amateurs d’histoire et sont régulièrement exposés dans les musées.

La symbolique des lacrymatoires : bien plus que des récipients

Les lacrymatoires, ces petits flacons de l’Antiquité, ne se limitaient pas à une fonction utilitaire. Ils étaient également porteurs de symboles forts, étroitement liés aux croyances et aux pratiques funéraires de l’époque.

Le deuil et le souvenir

  • Les larmes du défunt : Le nom même de “lacrymatoire” évoque les larmes. Bien que cette interprétation ait été nuancée par les recherches archéologiques, elle souligne l’importance du deuil et du souvenir dans les cultures antiques. Ces flacons étaient perçus comme contenant les larmes du défunt, ou les larmes de ses proches, symbolisant ainsi la douleur de la séparation et l’attachement aux disparus.
  • Le passage dans l’au-delà : Les lacrymatoires pouvaient également symboliser le passage du défunt dans l’au-delà. Les huiles parfumées contenues dans ces flacons pouvaient être considérées comme une offrande destinée à apaiser l’âme du défunt et à faciliter son voyage vers l’autre monde.

La purification et la protection

  • La purification : Les huiles parfumées utilisées dans les rites funéraires avaient des propriétés purificatrices. Elles servaient à purifier le corps du défunt et à le protéger des forces maléfiques. Les lacrymatoires, en tant que réceptacles de ces huiles, étaient donc associés à des fonctions de purification.
  • La protection : Les lacrymatoires pouvaient également être considérés comme des amulettes destinées à protéger le défunt des esprits malins. Leur présence dans la tombe était censée garantir la paix de l’âme du disparu.

La beauté et l’éternité

  • La beauté : Les lacrymatoires étaient souvent ornés de motifs décoratifs, témoignant d’un souci esthétique. Ils étaient ainsi associés à la notion de beauté et de perfection, des qualités attribuées aux dieux dans les religions antiques.
  • L’éternité : En déposant un lacrymatoire dans la tombe, les proches du défunt exprimaient le désir de lui assurer une mémoire éternelle. Ces petits objets étaient perçus comme des témoignages de leur amour et de leur respect.

Et la religion ?

Quand David dit que Dieu garde ses larmes dans une bouteille, il fait référence au fait que Dieu se souvient de toutes nos peines, de toutes nos douleurs et de tous nos chagrins. Dans l’Ancien Testament de la Bible, le Psaume 56:8 dit : « Tu gardes le compte de toutes mes souffrances, Tu as recueilli toutes mes larmes dans ton outre, Tu les as inscrites dans ton livre. »

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